Après le prélèvement forfaitaire unique (PFU) et la hausse de la CSG, depuis le 1er janvier 2019, la réforme fiscale se poursuit avec la mise en place de l’impôt sur le revenu collecté directement à la source.
Impactant tous les contribuables : salariés, chefs d’entreprise, fonctionnaires, indépendants, chômeurs, rentiers, … il est important de prendre connaissance de ses effets sur les grandes familles de placements.
Qu’est-ce que le prélèvement à la source ?
Le principe du prélèvement à la source est de prélever les impôts directement sur les salaires, les pensions et tous autres revenus. Entré en vigueur le 1er janvier 2019, ce prélèvement s’adapte à la situation du contribuable en cas de changements personnels ou professionnels. Il s’applique donc sur tous les revenus y compris les revenus de vos placements. Alors comment vont-ils être impactés ?
Les livrets d’épargne classique sont une solution adaptée pour disposer d’une épargne à tout moment mais cela entraîne une faible rentabilité de ces derniers. Ainsi pour éviter d’être impacté en plus par le fisc, il est conseillé d’opter pour des livrets défiscalisés comme le livret A ou le livret de développement durable (LDD). Ces livrets sont certes défiscalisés mais ils sont plafonnés.
Les comptes sur livret peuvent aussi être envisagés pour placer des sommes plus importantes mais les intérêts sont imposables. En effet, depuis début 2018, ces placements sont soumis aux prélèvements forfaitaires unique (PFU) de 30 % (comprenant 17,2% de prélèvements sociaux). Pour les intérêts perçus en 2018, ils ne bénéficient pas de l’avantage fiscal de l’année blanche, une déclaration vous sera alors demandée en mai prochain.
Conseils
Pour les contribuables non imposables, il est préférable d’opter pour une imposition au barème progressif plutôt qu’au PFU.
Ce placement vous permet d’investir dans différentes classes d’actifs (fonds euros, obligations, actions, …) en suspension de fiscalité.
Les gains de l’assurance vie sont taxés qu’en cas de retrait de votre contrat, à l’exception des fonds en euros, qui se voient appliquer tous les ans les prélèvements sociaux de 17,2 %.
Lors d’un retrait, la taxation dépend de l’ancienneté du contrat, de la date de versement des primes, du montant de l’épargne acquise ainsi que de l’âge de l’investisseur lors des versements.
Le prélèvement à la source ne remet donc pas en question la fiscalité sur les retraits, ni celle applicables aux capitaux décès.
Conseils
Si vous décidez d’opter pour une imposition au barème progressif à la place du PFU, cette option s’applique à tous les gains de vos différents placements, et inversement. Il est donc important de comparer les deux options en fonction de tous vos revenus afin que ce choix n’ait pas un impact négatif en augmentant votre imposition.
Concernant les placements boursiers, ils sont imposés sur les revenus mais aussi sur les plus-values, sauf si vous les détenez au sein d’un PEA, auquel cas ils seront non imposables à partir de 5 ans de détention.
Tous les revenus des capitaux mobiliers (intérêts, dividendes, coupons obligataires, …) ainsi que les plus-values supportent le prélèvement forfaitaire unique de 30 %, aussi appelé « flat tax ».
Ce prélèvement s’applique à la source mais le taux ne tient pas compte de vos autres revenus ni de votre situation familiale.
A noter que l’option pour le barème progressif est également possible pour les placements en Bourse.
Conseils
Si vous optez pour une imposition au barème progressif en mai prochain, vos revenus boursiers 2018 seront exceptionnellement taxés à votre taux moyen et non à votre taux marginal d’imposition, qui est généralement plus élevé.
Depuis le 1er janvier, l’administration fiscale prélève sous forme d’acomptes vos revenus locatifs. Contrairement au PFU, le taux d’imposition des loyers est progressif et tient compte des autres revenus et de la situation familiale.
Concernant les loyers perçus en 2018, ils bénéficient de l’année blanche et ne seront pas imposés (sauf revenus exceptionnels). Pour éviter que les contribuables ne reportent leurs travaux en 2019, à cause de l’année blanche, le législateur a mis en place une mesure « anti-optimisation ». Ainsi, à l’exception des travaux d’urgence, les travaux payés en 2019 ne seront déductibles qu’à hauteur de la moyenne des travaux réalisés en 2018 et 2019.
Conseils
Il est préférable d’attendre 2020 pour réaliser des travaux et bénéficier pleinement de la déductibilité des travaux sur les loyers.
Le paiement du premier acompte a lieu le 15 janvier (prélèvements sociaux inclus) ou le 15 février 2019 si vous avez choisi un acompte trimestriel.
Article rédigé par Emma Olmos, collaboratrice au cabinet.
Source : Le Revenu